Ombres
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Le diable
Un autre petit, un des mes amis, aimait jouer sans cesse au feu, n'importe quel feu. Surtout il aimait les flammes dansantes et rouges et la cendre morte et écrasée qui s'en sorte. La vie et la mort furent parfaitement symbolisées pour lui par les deux, la flamme et la cendre. Même dans son sommeil, il rêvait toute la nuit du feu et de l'enfer. Pauvre petit, il ne savait pas les risques et les périls de jouer au feu.
On a raconté qu'au temps de la naissance de ce petit au milieu de la nuit une énorme et immense flamme sortait du ventre de sa mère. Un bébé fut né mais avec lui la flamme rouge et brûlante s'en est sorti et ensuite s'échappait par la fenêtre de la chambre de l'accouchement. Tout le monde a témoigné ce phénomène extraordinaire et fantastique mais personne n'osait dire un seul mot comme si tous les gens qui assistaient à l'accouchement étaient ensorcelés et n'avaient pas pu s'exprimer leur surprise et leur étonnement.
Le petit garçon, dont la naissance était accompagné par la sortie de flammes, peu à peu, grandissait et à partir de l'âge de quatre ans il s'intéressait à voir toujours le feu. Il observait le feu dans la cuisine et le feu qui jetait des flammes dansantes et étincelantes. A l'hiver, le garçon, avant l'âge de quatre ans, ne quittait jamais le coin de la cheminée. Il trouvait le plaisir et la joie quand il jetait des bûchers dans la cheminée. Toute la journée et au cours de la nuit les flammes ascendant de la cheminée ne cessaient pas de danser et d'envoyer des étincelles qui se dispersaient comme des petites étoiles dans le salon lugubre et morose.
Quelquefois, le petit garçon poussait des cris de jouissance et de bonheur quand il entendait les craquements des bûchers brûlants. La mère de ce garçon lui permettait de dormir prés de la cheminée pendant les nuits froides de l'hiver. Au cours de l'été et au printemps et une partie de l'automne, le garçon ne quittait pas pour la plupart du temps la cuisine car il aimait regarder les domestiques et sa mère utilisant et manipulant le feu pour préparer pour la famille les plats nécessaires pour le déjeuner et pour le dîner.
Peu à peu, le petit garçon qui adorait le feu apprenait à allumer le feu lui-même. A partir de l'âge de quatre ans le petit avait un coin spécial dans la cour de la maison où il s'amusait librement sans aucune surveillance de qui que ce soit avec le feu. Une grande partie de la nuit était passée par le garçon dans la cour en s'amusant au feu. Tout le monde dans la maison s'étonnait du comportement de l'enfant mais personne ne voulait se mêler dans le déroulement étrange des événements dans la vie du petit. Particulièrement, sa mère le regardait de loin sans essayer de lui poser des questions.
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Au moment du commencement de sa sortie de la maison, le petit garçon avait déjà maîtrisé plusieurs façons d'allumer le feu et de faire des incendies. Sa mère avait peur que son fils n'aurait devenu une sorte de pyromane. Ce que la mère attendait à se passer pour son fils s'était manifesté par le comportement du petit garçon. N'importe où il se rendait dans le quartier il avait l'habitude d'allumer un petit feu dans un coin caché dans les allées et les ruelles du quartier. Dès qu'il allait loin du feu des gens qui habitaient dans l'endroit où le feu était allumé venaient précipitamment pour étendre le petit feu. A cause des feux qu'il allumait par ici et par là dans le quartier les habitants ne l'aimaient pas de tout et ils s'éloignaient de lui dès son arrivée à n'importe quel lieu. Personne n'osait lui parler et lui demander à arrêter allumer le feu n'importe où.
Une fois et à cause d'un petit feu allumé par le garçon une petite maison appartenant à une pauvre famille était incendiée par le petit pyromane. Rien ne restait du foyer de la famille sinistrée dont un membre, un petit bébé, était brûlé jusqu'à la mort. Un tel incendie s'était répétée plusieurs fois dans le quartier et tout le monde était au courant de la culpabilité du petit garçon.
Nous, les petits garçons du quartier, étions bien au courant des actes criminels de ce pyromane et des incendies qui ravageaient le quartier. Nous n'avions pas le courage de nous approcher de ce garçon mystérieux, le pyromane, pour lui parler des incendies dévastateurs et des victimes qui se périssaient dans les flammes du feu.
De loin, de très loin, et de temps en temps, mes amis les petits regardaient et surveillaient furtivement le petit garçon méchant. Parmi tous les garçons j'étais le seul d'avoir le courage d'essayer de m'approcher du pyromane et de lui parler. Je l'attendais aux environs de chez lui mais dans la plupart de temps il ne sortait pas de chez lui. Quoi qu'il en soit, ce petit, un jour au matin, sortait de la maison et se mit à se diriger vers l'endroit où je me trouvais. C'était la première fois que ce garçon, qui adorait le feu, s'approchait de qui que ce soit. Je me demandais, "pourquoi m'a-t-il choisi?" Jusqu'à ce jour-là je n'avais pas l'intérêt d'avoir aucun contact avec ce garçon extrêmement étrange. Je tenais une distance considérable pour me séparer de lui. Toutefois, cette fois, c'était lui qui essayait de venir proche de moi. Dans telle situation, j'avais le choix de m'échapper ou de m'éloigner dès qu'il se dirigeait vers moi. Mon choix était d'attendre le déroulement de l'événement et de voir ce qui se passera ensuite. Jusqu'à ce moment-là le pyromane n'avait jamais proféré aucun mot au dehors de chez lui parce qu'il n'avait parlait à personne. Il préférait de se taire toujours. Probablement, n'avait-il pas senti le besoin de se communiquer avec les autres.
Peu à peu, le petit garçon s'avançait vers moi avec de confiance surprenante et un sourire simple sur le visage. Dans une façon inattendue, le garçon, le pyromane, s'arrêtait son avance vers moi et il m'a demandé par un geste de sa main droite à m'arrêter où j'étais. Il était facile de comprendre ce qu'il voilait. Evidemment je me réagis instantanément selon son désir bien que je souhaitais d'être juste près de lui et que rien ne nous séparait.
Le petit garçon voulait me dire "bonjour". Etonnement, au lieu des mots et des phrases une flamme rouge et sinueuse sortait de sa bouche. Par le moyen des gestes de sa main je venais de comprendre sans difficulté que je devais rester où j'étais et de n'avoir pas peur. Encore une fois une autre flamme sortait de sa bouche mais cette fois-ci elle était plus petite que la première. Tout soudain, le pyromane, se mit à approcher de moi. Bien entendu, j'avais peur et j'avais l'intention de me sauver immédiatement. Je croyais que ce petit voulait certainement me brûler vivant.
-Bonjour, Amin. Je te demande à m'excuser de t'avoir terrifié de façon que tu fusses en train de t'en fuir. Les flammes qui sortent de ma bouche effrayent tout le monde. A vrai dire, les flammes sortent seulement quand je tousse. Je ne sais pas pourquoi. C'est un phénomène inexplicable. Au sein de la famille, chez moi, rien ne sort de ma bouche et je peux parler avec les autres membres de la famille facilement. C'est seulement à l'extérieur de chez moi que des flammes sortent de ma bouche. Me dit le petit garçon avec un peu d'anxiété.
-Je comprends, je comprends. Répondis-je sans ajouter aucun mot parce que j'avais un peu peur et franchement je ne savais pas quoi dire à cette petite créature étrange.
-Non, je ne pense pas que tu as compris ce que je t'ai déjà dit. Dit le pyromane en me regardant fixement. Il faut que je t'explique de plus afin que tu puisses comprendre pleinement.
-Non, s'il te plaît. Il n'y a pas besoin de m'expliquer en détails parce que tous les habitants te surveillent tous les jours. Nous constatons ton comportement anormal et la façon dans laquelle tu t'amuses dans les ruelles et les allées du quartier. La plupart des habitants pensent que tu es le diable lui-même. C'est pourquoi tous les gens s'éloignent de toi. Personne ne croit que tu es un garçon normal comme les autres. Tu es une autre chose... es-tu le diable lui-même ou son représentant? Dis-je au petit garçon qui aimait allumer le feu n'importe où il se trouvait et dans n'importe quel temps du jour.
-Moi, le diable!? C'est une folie à dire ça. Je suis un garçon comme tous les autres. Au même temps, j'aime jouer au feu. On m'appelle le pyromane. Écoute-moi attentivement. Comme tu t'amuses dans la Grand-Place par utiliser les pierres et les balles, dans mon cas, je m'amuse au feu. Je trouve dans le feu des réponses à quelques questions principales dont chaque individu se pose à soi-même. Tout le monde ne trouve pas de réponses satisfaisantes. Comme un petit garçon je m'occupe tout le temps d'avoir des réponses en ce qui concerne les mystères de la vie et de la mort. Je suis obsédé par le feu parce que les flammes qui en sortent représentent la vie tandis que la cendre qui en reste représente pour moi la mort. Les flammes ne sont pas immortelles parce qu'elles, peu à peu, deviennent de cendre qui ne disparaît jamais. Elle reste à toujours mélangée avec la terre. S'expliqua le pyromane dans une façon convaincante.
-Je ne comprends pas ce que tu dis. En effet, c'est au delà de ma capacité de compréhension. Tu parles comme un philosophe. Tu te poses des questions que les adultes n'osent pas se poser. Personne dans le quartier n'aime pas voir les incendies répandues dans plusieurs lieux. On a peur que dans le proche avenir tout le quartier sera incendié. Chaque habitant verra sa maison engloutie par le feu sans être capable de l'éteindre. Tant que tu es en vie parmi nous tous les habitants continueront à croire que leur quartier un jour sera incendié, et peut-être prochainement. Est-ce que ça sera le jour du jugement? Ce jour sera-t-il la fin de la vie dans notre quartier? Je te dis franchement et sans ambages que la peur domine sur tout le quartier. Tous les gens, les hommes et les femmes, les adultes et les enfants, ont commencé depuis quelques jours à faire leurs prières et solliciter de Dieu le Tout puissant de leur pardonner les pêchés qu'ils ont commis dans leur vie. Exposai-je mes idées et mes impressions au petit pyromane.
-Pourquoi parles-tu comme ça? Je me suis étonné d'avoir entendu des idées qui sont autant incroyables que catastrophiques en ce qui concerne mon comportement qui semble étrange à tout le monde. Je suis innocent de toute culpabilité. Rétorqua le petit garçon dans un ton nerveux et fâché.
Quoi qu'il en soit, des incendies se sont répandus partout dans le quartier. L'endommagement et la perte physique et humaine à cause de ça s'augmentaient de jour à l'autre. Un jour un magasin était brûlé et rien n'en restait. Le propriétaire se lamentait et regardait son magasin brûlant sans recevoir aucun secours de ses voisins ou de ses clients. Ceux-ci croyaient qu'il était dangereux de s'approcher du magasin de peur que le diable ne les brûle. Un autre jour, une petite maison était incendiée et la famille sinistrée s'enfuyait et se réfugiait dans la mosquée du quartier. Un autre jour les champs des blés, des orges et des maïs aux alentours de notre quartier s'étaient incendiés et rien n'en restait pour la prochaine récolte. Par conséquent, notre quartier se subissait les effets catastrophiques du manque du blé et d'orge.
Malgré tous les incendies, les pertes et la souffrance, les habitants n'osaient pas prendre aucune mesure punitive ou préventive contre le pyromane. La majorité des gens dans le quartier pensaient et même croyaient que le jour du jugement dernier n'était pas loin et qu'on devait se préparer pour faire face ce jour. Les hommes, sans exception, restaient tout le temps dans la mosquée pour faire les cinq prières du jour et pour réciter quelques versets de notre livre sacré. Tandis que les femmes faisaient leur prière individuellement chez elles. A vrai dire, beaucoup de gens, en pensant que peu d'heures leur restaient dans cette vie, ont mis les objets de valeur au dehors au seuil devant la porte de leur maison.
En passant près des maisons du quartier on aurait pu entendre les cris des femmes et des filles venant de l'intérieur. De temps en temps, les passants voyaient, par ici et par là, des femmes derrière les rideaux des fenêtres qui se cachaient et qui préféraient de rester dans leur maison plutôt que sortir et faire face le pyromane.
Au cours de la nuit le quartier avait un décor horrible, catastrophique et apocalyptique. Plusieurs incendies s'enflammaient au début de la nuit dans des endroits plus au moins séparés et loin l'on de l'autre. Pas comme les jours précédents quand le calme et la sérénité se dominaient partout dans le quartier au cours de la nuit, les cris des gens sinistrés étaient entendus sans cesse toute la nuit. Néanmoins, les incendies ne répandaient pas dans tout le quartier. Trois ou quatre maisons et moins que ça des magasins étaient toujours en flammes.
Au matin de chaque nuit sinistrée le ciel était plein de fumée qui venait de feu dans plusieurs endroits dans le quartier. Bien qu'il fût le début de l'été notre ciel semblait voilé derrière des nuages à cause de la montée de fumée des incendies enragés.
Quant à nous, les petits garçons du quartier, nous ne cessions pas de nous rendre à la Grand-Place. Nous continuions à nous amuser et à regarder les incendies de loin pendant que nous marchions dans les allées et les ruelles du quartier. Parmi nous il y avait des petits garçons dont les maisons étaient déjà brûlées. Ils nous ont dit que leurs familles s'installaient chez leurs proches ou dans la mosquée.
Pourtant, il n'était pas possible pour moi de me rendre dans la Grand-Place quotidiennement. Je croyais qu'il était mon obligation de surveiller la situation catastrophique et de parler avec l'incendiaire autant qu'il était possible. Quoi qu'il en soit, j'essayais de lui parler mais je n'avais pas le sentiment que j'aurais dû consacrer la plupart du temps pour lui persuader à s'arrêter d'allumer les feux dans le quartier.
A la fin d'un jour, les petits garçons tout à coup s'arrêtaient de jouer et ils se rassemblaient dans un coin quelque part dans la grande place. Nous avions l'intention de parler du petit garçon qui adorait le feu, le pyromane. Tout le monde se demandait "Comment pouvons nous persuader le garçon à s'arrêter d'allumer les feux dans le quartier?"
-Ecoutez, mes amis, parlait un garçon, qui était bien informé de l'histoire de l'humanité, si nous laissons le fou continuer à brûler le quartier, toute la vie humaine disparaîtra dans notre quartier. Nous serons le deuxième exemple d'une ville dont la plupart des allées et des ruelles étaient brûlées. Il faut convaincre le pyromane de s'arrêter d'incendier les foyers et les magasins et même les êtres humains.
-Pourquoi doit nous lui convaincre de changer son comportement? Il faut que nous l'obligions à s'arrêter d'allumer le feu partout. Dit un autre garçon.
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-Non, non, absolument non. Je ne suis pas d'accord avec toi. Rétorquai-je. Il n'est pas facile de lui parler et de lui convaincre. Bien qu'il a une famille et un foyer comme nous tous, ce petit garçon est plus que ça. Je ne pense pas qu'il soit un être humain comme nous tous. Il est une autre chose. Peut-être est-il le Diable. Écoutez-moi, mes amis. Une fois au sommet d'une colline et dans une petite grotte j'ai vu le petit garçon tout seul au fond. Son visage n'était pas visible, mais quoi qu'il en soit, je pouvais deviner avec certitude que c'était lui, le pyromane ou le petit diable. Il s'asseyait sur un petit rocher et devant lui j'avais pu remarquer un petit feu dont les flammes montaient au plafond de la grotte. Le petit restait comme ça dans cette position pour longtemps. De temps en temps, j'avais pu entendre une sorte de chuchotement fait par le petit garçon. Après quelque temps d'observation et de surveillance intense je me suis finalement arrivé à la conclusion que notre ami n'était qu'un adorateur, un adepte, du feu. Il vénérait le feu et il le considérait comme la source de la vie sur la terre. L'adepte du feu ensuite offrait au feu des miettes du pain et des petites pièces de la viande. L'adorateur du feu restait où il était jusqu'à l'extinction du feu. En voyant qu'il était en train de sortir je me suis précipité à descendre la colline en laissant le pyromane seul dans la grotte.
De silence long et dépressif s'installait dans l'endroit où nous nous causions. Assurément tous les petits garçons étaient étonnés et abasourdis après avoir écouté à mon discours. Personne n'essayait de faire aucun commentaire. Bien entendu, mon discours était difficile à comprendre. Tous les petits n'avaient jamais entendu quelqu'un parler des gens qui adoraient le feu. Dans notre communauté et selon notre croyance et nos convictions et traditions passées à notre temps depuis des siècles et des siècles, le feu signifie l'enfer.
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Un nouveau phénomène se mit à apparaître de temps en temps dans notre quartier. Un jour et exactement à midi, les petits garçons voyaient un chat noir aux poils longs qui courait dans la Grand-Place mais qui était au même temps embrasé par le feu. Des flammes montaient du chat tandis qu'il se hâtait de courir dans toutes directions. Pour tous les garçons c'était la première fois qu'on constatait un chat embrasé en flamme.
Des histoires circulaient parmi les habitants du quartier qui racontaient des chats qui s'étaient brûlés à cause du feu de la cheminée ou à cause du feu du four de la cuisine. Personne parmi nous n'avait entendu d'un chat embrasé comme celui que nous avons vu dans la Grand-Place. Pour tous les petits, c'était une surprise absolument sensationnelle. Le chat en flammes a enfin disparu quelque part dans les allées derrière la Grand-Place. Peut-être a-t-il allumé du feu dans quelques maisons et magasins.
Ce chat enflammé n'était pas le seul que nous avons vu pendant cette journée. En effet, dès que le premier chat fit sa disparition dans les allées un autre chat embrasé des flammes et aussi noir que le premier fit son apparition. Le deuxième chat courait comme l'autre mais il allait vers une autre direction.
Le nombre de chats embrasés se multipliait et par conséquent le nombre des incendies s'augmentait. De plus en plus des gens sinistrés s'échappaient de leurs maisons brûlées. Pour eux ils s'imaginaient que c'était le jour du jugement. Le quartier était enflammé. Le ciel était devenu couvert de la fumée noire et sinueuse qui montait des incendies enragées. Les petits dans la Grand-Place, ahuris et même pétrifiés, ne savaient pas faire quoi que ce soit. Il s'arrêtait de jouer pour regarder les incendies qui ravageaient la plupart du quartier.
Des femmes avec leurs enfants à leur mains sortaient de chez elles pour la première fois depuis leur mariage sans la permission de leurs époux, des petites filles couraient rapidement autant qu'elles pouvaient pour se sauver des feux. Par ici et par là, des vieillards d'un âge très avancé essayaient d'éteindre les feux qui brûlaient une partie de leurs vêtements. De temps en temps, un être humain d'un âge inconnu sortait de sa maison comme une grande boule de feu rouge.
Mes amis, les petits, en témoignant la souffrance humaine devant eux, se mirent à pleurer devant moi pour la première fois. En face de l'enfer, les petits étaient envahis par une confusion totale. A vrai dire, tous les garçons dans la Grand-Place étaient assiégés par des feux qui s'approchaient d'eux. J'étais avec eux et je commençais à pleurer et à pousser des sanglots et des cris. Je me disais que c'était notre dernière heure sur la terre et que nous allons mourir bientôt à l'âge de six ou de sept ans. J'essayais de me rappeler si je n'avais commis aucun pêché dans ma vie ou si j'avais fait du mal à ma famille, ou si j'avais désobéi mes parents. Je ne me rappelais pas que j'étais un type d'enfant méchant.
Le soleil, empêché par les nuées noires de la fumée de se montrer son visage beau et brillant, était éclipsé. Le ciel était dominé par des flammes. Nous croyions que le soleil n'aurait pas pu faire son apparition. Bien entendu, tous les oiseaux s'échappaient de notre ciel et s'en volaient loin en cherchant ailleurs des abris et du vent rafraîchissant. Probablement, quelques-uns d'entre les oiseaux ont-ils péri dans les flammes qui les avaient surpris.
Au milieu de cet enfer, et tandis que nous nous regardions silencieusement, nous avons entendu, dans une façon surprenante, quelqu'un de notre âge qui chantait. C'était une surprise énorme pour nous tous. Peu à peu la voix du chanteur s'approchait de nous. Tout à coup, de la profondeur du feu et des flammes qui embrasaient tout le quartier nous avons vu le petit garçon, le pyromane, s'en sortant avec sérénité et tranquillité et à la main un petit rebec. Le petit chanteur nous passait tandis qu'il marchait lentement. Probablement, n'était-il pas conscient de notre présence et de notre souffrance. Le chant continuait à être entendu et la musique de son rebec s'en venait mélodieusement avec sa voix.
Nous étions surpris par l'apparition soudaine et le comportement étrange du petit garçon. Pourquoi n'avait-il pas parlé avec nous? Est-ce qu'il était aveugle? Ou quoi? Le pyromane avait disparu au milieu du feu. Son chant ne cessait pas d'être entendu sans difficulté.
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De l'autre côté, le feu autour de nous s'approchait où nous étions piégés. Nous étions sûrs que dans quelques minutes nous aurions pu être brûlés et rien n'en resterait de nous. Quelle horreur!! Quelle horreur!! Le feu a commencé à nous consumer. Nous étions dans une panique horrible. Nous poussions des cris hauts et retentissants. J'étais sûr que mon dernier souffle sortira dans peu de temps.
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Soudain, comme un miracle, je me trouvais dans mon lit noyé dans une mer de sueurs. En effet, j'étais encore transpirant, tremblant et frissonnant. Il était presque l'aube et ma mère me regarder près de mon lit. Le moment de mon réveil j'ai vu mon père faire son entrée dans ma chambre, le visage pâle et plein d'inquiétude. Il me fallait quelque temps pour réaliser que j'étais endormi et que j'avais probablement un cauchemar horrible et effrayant.
-Amin, je suis sûr que tu as eu un cauchemar. Au cours de ton sommeil tu poussais des cris qui étaient entendus partout dans la maison. Ta voix retentissait dans une façon répétitive. Dit ma mère tandis qu'elle essayait de m'apaiser et de me calmer par mettre sa main sur mon front mouillé de sueurs.
-L'enfer maman. C'était aussi le jour du jugement. Expliquai-je dans une voix tremblante.
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-Du quel enfer et du quel jour du jugement parles-tu? Regarde autour de toi. Le monde est encore là plein de vie. Tu avais sans doute un cauchemar. Rétorqua ma mère.
-J'étais en train d'être brûlé dans la Grand-Place avec les autres petits garçons du quartier. Tout le quartier était embrasé en flammes et les habitants s'enfuyaient épouvantés parce qu'ils étaient chassés par les feux. Expliquai-je.
-C'était seulement un cauchemar et rien d'autre. Ça se passe souvent à beaucoup de gens. Dit ma mère.
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-Maman, J'ai vu aussi le diable, un petit pyromane, l'enfant de notre voisin. Répondis-je.
-Duquel diable parles-tu? Autant que je connais cette famille n'a pas un garçon de ton âge. Dit ma mère.
-Non, non, maman. On raconte depuis presque six ans qu'un enfant était né dans cette maison et on dit aussi qu'une flamme sortait du ventre de la mère au temps de l'accouchement. A partir de l'âge de quatre ans le petit garçon se mit à sortir de chez lui. Je l'ai vu avec des flammes sortant de sa bouche. Peu à peu, ce garçon commençait à allumer les feux partout dans le quartier. Rétorquai-je.
-Un tel petit garçon n'avait jamais existé dans notre quartier. Ce garçon est la création de ton imagination. Je t'assure que je n'avais pas témoigné aucun incendie dans le quartier. Tu as vu tout ça dans ton cauchemar. Répondit ma mère.
Bien que ma mère m'ait déjà convaincu que j'étais vraiment endormi, et que toute l'histoire de l'enfer et du diable n'existait que dans mon cauchemar, je voulais aller le plus tôt possible chez le petit diable. J'ai refusé de prendre mon petit déjeuner. J'ai bu très rapidement une tasse de thé et ensuite j'étais allé chez le petit garçon-diable. A ce temps du jour les ruelles étaient vides à l'exception des quelques-uns qui s'en allaient à la mosquée pour faire la prière de l'aube. Dans peu de temps j'étais déjà sur le seuil de la porte de la maison. J'ai frappé plusieurs fois sur la porte. Immédiatement j'entendais le bruit bas de pas de quelqu'une qui venait pour ouvrir la porte. Elle s'ouvrit. La maîtresse de cette maison se mit debout devant moi.
-Amin! Que veux-tu à cette bonne heure du matin? Demanda la dame.
-Je veux parler à ton fils. Répondis-je.
-Quel fils? Tu déjà connais et tu es au courant que je n'ai pas de fils. Rétorqua la maîtresse de la maison.
-Madame, Il a le même âge que moi, six ou sept ans. Dis-je.
-Viens à l'intérieur, entre. Je te laisserai entrer dans la chambre que j'avais préparée pour mon fils qui n'avait jamais venu jusqu'à cette heure. Dit la dame.
Néanmoins, j'étais permis d'entrer pour visiter la chambre dont parlait la dame. Dès que nous étions à l'intérieur je n'ai vu rien. Je réalisais que j'étais vraiment en rêve.
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