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Voyage nocturne

Najati Al-Bukhari

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Ma mère était encore sur mon dos quand tout soudain je me mis debout devant la grande porte de l’hôpital en attendant patiemment quelqu’un de l’ouvrir.

Tandis que j’attendais j’étais capable de voir clairement l’intérieur, l’espace derrière la muraille. Des oliviers verts de tailles différentes s’éparpillaient en harmonie dans toute la cour de l’hôpital.

On voyait dans une façon claire et facile les petits sentiers sur lesquels certains malades se promenaient avec précaution et lentement soit seuls soit en compagnie d’une infirmière.

J’avais l’impression que tout était calme, paisible et tranquille. J’ai bien réalisé que personne n’était pressé. Quelqu’un venait vers la porte pour me rencontrer. J’étais sûr que quelqu’un viendra pour nous accueillir.

Pourtant, personne n’attendait à voir un jeune homme portant sa mère sur le dos. La porte était ouverte précipitamment pour laisser nous entrer. Car le garde, en me trouvant un peu fatigué ne voulait pas me laisser attendre au-dehors plus que nécessaire.

-Permettez-moi, monsieur de vous aider. Il me semble que votre mère est souffrante et que vous êtes sans doute fatigué. Dit le garde dans un ton obligeant et gentil.

-Merci beaucoup. Je suis déjà accoutumé de la porter sur le dos. Ma mère est incroyablement très légère. Je pense qu’elle ne pèse rien ou actuellement peu de kilos. De plus il est convenable pour elle de se reposer sur mon dos. Elle a le sentiment étrange d’être en sécurité et en paix. Elle a été sur mon dos depuis La Cité de l’amitié Fraternelle jusqu’à la Sainteté. Répliquai-je doucement en regardant le garde.

-Maintenant vous êtes à l’intérieur du sanctuaire de l’hôpital. Regardez autour de vous. Voyez-vous un seul malade porté sur le dos soit d’un infirmier soit d’un de ses proches? J’ai oublié de vous dire que j’ai avec moi une chaise roulante. Votre mère peut s’asseoir dans la chaise. Dit le garde qui prenait ma mère de mon dos et l’avait mise dans la chaise.

-Vous avez raison, il est très convenable d’utiliser la chaise roulante pour transporter et déplacer une malade comme ma mère. Rétorquai-je en regardant avec étonnement ma mère dans la chaise.

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-Vous n’avez pas une valise, un ballot, en sac? J’étais informé que vous allez accompagner votre mère pour au moins dix nuits après l’opération. Une chambre adjacente à celle de votre mère a été déjà désignée pour vous. Je pense que votre mère restera chez nous dans l’hôpital pour au minimum dix jours. Je veux vous dire que l’hôpital a reçu un appel téléphonique venant de la Cité qui nous a informés de l’arrivée de votre mère ce matin. Me dit le garde comme s’il était déjà bien informé en ce qui concernait la maladie de ma mère.

Bien entendu, je n’avais pas une valise mais un petit ballot. Je lui expliquais les circonstances mystérieuses dans lesquelles nous avons sorti de notre Cité. Je lui racontais les histoires des rues désertées comme si le couvre feu était imposé sur toute la Cité.

Je lui décrivais, sans lui donner des détails, les changements physiques qui avaient lieu dans quelques quartiers. J’ai fini mon histoire par lui raconter le comportement des habitants et comment ils s’étaient cachés dans leur foyer en fermant la porte à clef.

Ils pensaient qu’un monstre enragé voulait les dévorer. Le garde s’exprimait son étonnement mais ne voulait pas faire aucun commentaire à propos des événements qui avaient lieu chez moi.

A cette époque-là de notre histoire tout le monde hésitait dans une façon absolue de discuter le déroulement des événements politiques dans le capital du pays et ailleurs.

Le garde comprenait facilement les implications de mon histoire et il seulement hochait la tête parce qu’il était apparemment au courant des événements tragiques et regrettables qui avaient lieu dans le pays.

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Il m’a assuré que tout va être arrangé. Le médecin chirurgien a donné les instructions nécessaires pour nous donner le meilleur service et l’aide pour n’importe quelle exigence de ma part.

Nous avons pénétré le sanctuaire de l’hôpital. Le silence et la paix dominaient partout et j’avais la sensation que j’étais dans un monastère du temps médiéval. Dès que nous nous trouvions dans le bâtiment principal deux infirmières nous avaient reçus avec extrême gentillesse et courtoisie.

J’étais énormément surpris de recevoir un tel accueil chaleureux et inattendu. Nous avons échangé peu de mots et puis nous nous dépêchions vers le cabinet du chirurgien.

Nous avons traversé plusieurs couloirs et des petites allées. L’endroit était tellement propre que le sol sur lequel nous marchions était comme un miroir. Dans peu de temps nous étions devant la porte du cabinet. Il était approximativement dix heures et demie au matin.

Le médecin lui-même ouvrait la porte et il s’esquissait un sourire paisible, réconfortant et encourageant. Nous avons serré les mains. Les trois, le médecin, ma mère et moi, nous étions peu après à l’intérieur du cabinet. Naturellement, j’étais chargé de la chaise roulante de ma mère.

J’étais absolument impressionné par la personnalité du chirurgien, un homme qui était au début de ses années quarante ou moins que ça. Son visage reflétait une image d’un homme qui était hautement motivé et sincère. Avec des sourcils plus ou moins épais, les yeux, presque noirs, donnaient l’interlocuteur la confiance et la tranquillité. Les cheveux, en générale étaient noirs avec peu de cheveux gris éparpillés par ici et par là sur la tête. Il était d’une taille moyenne et il parlait avec nous dans une façon paisible.

Je venais de savoir qu’il avait beaucoup d’années de formation professionnelle médicale avancée à l’étranger. Il pratiquait sa profession pour plusieurs années et il avait une bonne réputation dans le pays.

A ce matin-là, le médecin portait son uniforme blanc médical. Il a initié le dialogue en me demandant de m’asseoir sur la chaise placée devant son bureau. Ma mère restait dans la chaise roulante.

-Vous êtes le bienvenu dans notre hôpital. J’espère que tout va bien et que votre mère sera guérie après l’opération. Me dit le médecin.

-Je suis sûr, docteur, que ma mère aura le meilleur traitement médical ici. Quand sera-t-elle opérée, demain ou après demain? Demandai-je.

-Ne vous inquiétez pas. Tout sera arrangé et votre mère recevra un service excellent. Répondit le médecin.

-Docteur, ma mère a été malade depuis plusieurs années, peut-être cinq. Personne ne m’avait dit que ma mère souffre du cancer jusqu’avant deux jours. Rétorquai-je.

Puis j’ai essayé de lui raconter dans une façon brève et concise l’histoire de la maladie de ma mère depuis l’opération il y avait cinq ans pour enlever la tumeur non maligne dans l’utérus.

Puis j’ai lui raconté l’histoire du mal dans la taille de ma mère qui continuait pour quelques ans. Le médecin chargé de cette phase de la maladie de ma mère n’avait jamais pensé que le mal pouvait être le commencement du cancer de l’utérus et ne pas seulement un simple mal dans la taille. Pour presque deux ans ma mère avait actuellement le cancer qui peu à peu attaquait les autres organes que l’utérus, comme les entrailles, les intestines et le gros intestin. Enfin nous avons visité le médecin de l’hôpital de notre Cité depuis deux jours et il me dit que ma mère avait le cancer dans les intestins dans sa dernière phase et il nous conseillait d’aller immédiatement à son hôpital.

Le médecin, ensuite, posait certaines questions à propos de l’histoire de la maladie et son développement surtout en ce qui concernait la phase initiale depuis plusieurs années.

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Cette session préliminaire avec le médecin durit une demi-heure. Le médecin m’a demandé d’attendre et il exigeait de ma mère de l’accompagner à la clinique pour faire les examens et pour découvrir et identifier la nature exacte de la maladie.

L’absence de ma mère se terminait par le retour du médecin avec elle qui me dit que ma mère aura l’opération le jour après demain. Le jour suivant, les sections spécialisées de l’hôpital, me dit le médecin, vont faire les examens nécessaires et préalables à l’opération.

Après la fin de la visite à la clinique du chirurgien, ma mère et moi sortions calmement. Une infirmière d’un âge avancé était venue et elle commençait à pousser la chaise roulante.

Autant que je peux me souviens, la chambre de ma mère était au troisième étage qui donnait sur les jardins des oliviers de l’hôpital. De la fenêtre on pouvait voir une grande partie du panorama de la Sainteté et la grande muraille qui l’entoure.

J’étais désigné une autre chambre adjacente à celle de ma mère. Donc j’avais le même privilège que ma mère en ce qui concernait la jouissance de la beauté et du charme de la Ville Sacrée.

Abruptement et tandis que ma mère était en train de s’installer dans sa chambre avec l’aide de deux infirmières, je me rappelais, avec sensation, l’extase spirituelle que je ressentais à ce moment-là pour être au sein de Sainteté. Encore deux jours devaient se passer avant le jour désigné pour l’opération.

J’étais plus attiré de faire la visite de la Sainte Ville plutôt que de rester dans l’hôpital. Bien entendu, je n’étais pas un étranger dans ce lieu Sacré. Au passé j’avais plusieurs occasions pour me rendre à la Sainteté.

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Au cours de mon enfance, j’avais quelquefois le privilège d’accompagner mon père dans ses deux voyages à Jaffa, celui de l’été et celui de l’hiver. Jaffa est une ville de commerce et un port de la Méditerranée orientale important pour toute la région. Mon père comme tailleur dans la Cité d’amitié Fraternelle avait besoin du tissu de laine fabriqué en Angleterre. Donc il voyageait pour peu de jours à la ville commerciale et il avait l’habitude de passer un ou deux jours dans la Sainteté.

J’avais la bonne chance de passer un jour dans la Sainteté quand mon père faisait les voyages annuels soit celui de l’été soit celui de l’hiver a Jaffa. Dans chaque voyage, soit de l’hiver soit de l’été, mon père avait l’habitude de passer la nuit dans un centre religieux, Zaouïa, appartenant à une association religieuse qui a des cellules de reclus et de méditation. Le site du centre est dans la rue de Dolorosa dans laquelle Jésus passa portant la grande croix sur son épaule et couronné d’un diadème des épines.

Au cours de ces voyages j’avais la chance de me promener au sein de la Sainteté et de visiter les édifices sacrés. En tant qu’un enfant de cinq ou de six ans je préférais jouer aux environ du Sanctuaire Sacré. Je n’avais pas assisté à n’importe quel rite spirituel pratiqué par les membres de cette association de mysticisme et de soufisme d’origine de l’Asie Centrale.

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Par contre, au cours de mon adolescence j’étais un étudiant dans un lycée avec un internat situé à la banlieue de la Sainteté. Au cours de mes années dans l’internat, j’avais visité plusieurs fois des quartiers de la Sainteté à l’extérieur et à l’intérieur de la grande muraille. A cette époque de ma connaissance de la Ville Sainte je crois que j’avais découvert la grandeur, la gloire et les caractères éternels de cette Ville Sacrée.

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Donc au cours de la maladie de ma mère j’étais déjà un adorateur obstiné et un admirateur obsédé de la Sainteté. En effet, je croyais que la Ville Sainte possède un charme immortel et sacré, une beauté incontestable et une puissance immense qui rend l’homme heureux.

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Pendant les deux jours qui précédaient la date fixée pour opération de ma mère, je contemplais de faire une visite nocturne au sanctuaire de zaouïa. Je discutais mon intention avec ma mère. Je lui dis qu’il fallait me rendre là-bas pour passer une nuit seulement dans une cellule de reclus et de méditation.

Ma mère ne s’exprimait aucune objection. Au contraire, elle m’encourageait beaucoup et me demandait de solliciter Dieu le Tout Puissant le salut pour elle et la victoire contre le monstre et la maladie.

Dans l’après midi j’ai laissé ma mère seule qui versait des larmes et je m’en suis allé vers la grande porte de Damas de la Ville Sainte. Derrière la grande muraille je connaissais très bien mon chemin dans les allées étroites de la ville.

Ma destination finale était la Rue de Dolorosa où Jésus marchait portant la croix sur l’épaule saignante et le diadème des épines sur la tête il y a presque deux milles ans.

Bien sûr, je marchais lentement comme si ma mère était sur mon dos en me plongeant dans les souvenirs de mon enfance. Je ne portais avec moi que la souffrance de ma mère et l’espoir que Dieu lui donnera le salut, l’absoute, la clémence, la délivrance et la victoire contre la maladie horrible, le cancer.

La nuit tombait très lentement et le crépuscule a déjà disparu derrière l’horizon. Je me suis rendu à une cellule. Dans un coin de la séclusion je m’accroupissais en regardant la faible lumière venant d’une petite ampoule d’électricité qui me semblait comme une veilleuse ou comme une bougie mourante.

La petite cellule était à peu près nue à l’exception d’un lit de bois simple et primitif sans matelas et d’une petite table basse sur laquelle était placé le Livre Sacré, le Coran. Dans un autre coin de la cellule on pouvait voir un petit tapis pour faire la prière quotidienne de cinq fois.

Au milieu de la cellule de la séclusion spirituelle je presque voyais des fantômes des hommes barbus qui ouvraient la bouche sans dire rien et qui faisaient un type de dance que je n’avais jamais témoigné dans La Cité d’amitié Fraternelle.

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Puis ces fantômes se mirent à faire la prière ensemble. Ils prosternaient et ensuite ils se mirent debout en récitant des versets sacrets. Avec eux je commençais à faire la prière qui continuait sans arriver à la fin.

Autour de moi j’ai découvert que la cellule était devenue bondée des êtres lumineux qui faisaient leur prière sans fatigue ni lassitude.

Abruptement, la veilleuse s’éteignit et la cellule s’est submergée dans une obscurité intense. Rien n’était visible dans l’espace autour de moi et j’étais obligé à tâtonner mon chemin au lit. Puisque j’étais très épuisé je me plongeais dans un sommeil profond. Il me semblait que la porte était ouverte plus qu’une fois et que plusieurs personnes sortaient discrètement de la cellule.

Au cours de mon sommeil j’avais un rêve dans lequel j’ai vu ma mère avec deux ailes blanches volant en haut dans le ciel au matin avec le soleil se levant paresseusement de l’horizon.

Sans cesse, ma mère continuait son voyage céleste et avant sa disparition au fond du ciel elle m’a donné un beau sourire. Ensuite, j’ai perdu la trace de ma mère. Je me suis réveillé de mon sommeil en tremblant et en transpirant.

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La veilleuse, miraculeusement, donnait encore une fois sa lumière faible et j’étais capable de voir l’ambiance de la cellule.

J’ai consulté la montre pour savoir le temps. L’aube était en train de faire son éclosion dans peu de temps. J’entendais le chant des oiseaux qui volaient dans le ciel bleu et serein de la Sainteté.

Au dehors de la cellule et dans le couloir étroit d’en face on pouvait entendre une sorte du vacarme. Deux personnes se discutaient un sujet que je ne pouvais pas comprendre. Une du couple était une femme. En effet, et peu à peu, je reconnaissais la vois de chaque membre du groupe. C’était certainement mon demi-frère qui n’avait jamais aimé ma mère. A vrai dire, il la haïssait et il n’avait laissé aucune opportunité pour s’exprimer sa haine envers elle. Le deuxième membre du groupe était notre voisine, la sorcière qui n’avait jamais voulu le bien à ma mère.

De l’intérieur de la cellule j’entendais les deux se causant ainsi.

-Le fils, il est encore endormi dans un sommeil profond, mais il ne sait pas que nous avons été avec lui toute la nuit. Notre présence avec lui dans la cellule n’était pour lui qu’un rêve. Malheureusement, ce jeune homme ne connaît pas que nous l’avons accompagné dans tout le voyage depuis La Cité de amitié Fraternelle jusqu’à la Sainteté. Néanmoins nous avons perdu sa trace pour peu de temps dans la Vallée de la Rivière Sinuant. Cette courte durée du temps nous l’avons ressenti aussi long que l’éternité. Le fils pense qu’il est seul avec sa mère. Dis le demi-frère qui parlait en chuchotant à l’autre membre du couple.

-Laisse-nous mettre le poison dans la carafe de l’eau. Le fils mourra avant le lever du soleil, avant l’éclusions de l’aube. Voilà le poison, il est avec moi dans le sac noir. Donnez-moi votre consentement et le sauveur de sa mère mourra avant la mort de sa mère. Proposa la sorcière sournoisement.

-Pourquoi tuer le fils, c’est la mère que nous souhaitons tuer, n’est-ce pas? Depuis longtemps notre objectif est toujours d’accélérer la mort de la mère, ma belle-mère. Riposta le demi-frère.

Dans l’intérieur de la cellule, bien entendu, je n’étais pas endormi. Peut-être, restais-je toute la nuit réveillé en essayant de contempler et de réfléchir. La discussion qui se déroulait dans le couloir à la fois m’étonnait et me choquait. Les mots et les phrases que j’avais entendus, je croyais, n’étaient que la manifestation de la folie qui avait frappé le couple conspirateur.

La conversation et le vacarme se sont arrêtés tout soudain. ‘Pourquoi avait-il disparu, ce vacarme étrange?’ Me demandai-je. Au milieu de la clarté faible de la cellule j’essayais de découvrir ce qui se passait dans le petit monde de la cellule de reclus du sanctuaire.

‘Comment est-il possible que ces deux diables, qui voulaient la mort de ma mère, soient au-dehors dans le couloir?’ Me posais-je la question précédente. Il n’était pas possible pour moi de me diriger vers la porte qui était bien fermée. Je l’ouvris. Le couloir était vide et le silence s’y installait.

Néanmoins, à la fin du couloir je constatais une petite chatte et un grand chien noir sortant du sanctuaire de contemplation et de mysticisme, le monde de la réclusion spirituelle. Sans aucun doute la voix que j’entendais peu de temps avant n’était que celui de la voisine et le demi-frère.

Bien qu’il fût encore sombre, je tentais de scruter la scène devant moi pour identifier les deux animaux qui étaient en train de sortir. Je m’avançais précipitamment vers la sortie du sanctuaire. Dès que j’étais au seuil de la grande porte j’étais surpris de voir des êtres humains, les deux membres du groupe, et ne pas la chatte et le grand chien noir.

En réalité, à ce moment-là je frottais les yeux plusieurs fois pour mieux voir le petit monde dans lequel je me trouvais. J’avais le pressentiment que j’étais actuellement en rêve et que j’étais encore dans mon lit dans la cellule de réclusion. A vrai dire, je couchais encore sur le lit et les ténèbres dominaient partout l’espace de la cellule.

Les deux membres du groupe qui nous pourchassaient d’un endroit à l’autre n’étaient que de figures de la création de mon imagination.

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Je réalisais qu’il était encore la nuit et que le soleil couchait également derrière l’horizon. Tout à coup de bruit venait des cellules voisines. Je prêtais les oreilles pour mieux identifier la source du bruit.

Après peu de temps je pouvais savoir que des hommes, tous des vieillards, faisaient leur prière ou récitaient des versets du Livre Sacré. Je me rappelais soudain le but actuel pour lequel je me séquestrais cette nuit-là dans la cellule. Je me souvenais de ma mère et de sa maladie fatale, le cancer. Je réalisais que j’étais dans la Sainteté et que mon objectif était de sauver ma mère.

L’obscurité qui dominait dans la cellule ne me permettait pas de lire des versets du Livre Sacré. Mes voisins dans les cellules du couloir connaissaient par coeur tout le Livre. Donc ils récitaient les versets de leur mémoire.

Dans mon cas, le seul moyen de réciter des versets était de lire le Livre. Ce n’était pas possible à cause de l’obscurité qui m’enveloppait. Je me tenais en silence et j’écoutais la récitation spirituelle des voisins des autres cellules. La voix des vieillards était tellement faible que je ne pouvais pas l’entendre facilement et nettement.

Tandis que je m’accroupissais sur mon lit en essayant de faire une sorte de contemplation, j’étais très surpris de voir ma mère debout au milieu de la cellule. Elle ressemblait à un spectre vêtu d’une robe blanche que je pensais un suaire.

Le fantôme devant moi ne bougeait pas, ni ne me parlait, mais seulement elle me regardait fixement et de temps en temps des larmes scintillantes dans l’obscurité comme des petites étoiles coulaient sur le visage pâle et émacié de ma mère.

Le spectre restait où il avait fait son apparition pour quelques instants. Quant à moi, le fils du fantôme enveloppé du linceul, J’étais frappé par une sorte de stupeur et de stupéfaction et je souhaitais ardemment de m’adresser peu de mots à ce spectre qui a aussitôt disparu dans l’obscurité. A cause de ce phénomène mystérieux je suis devenu très dépressif et mélancolique.

La première idée qui passait dans mon esprit concernait la vie actuelle de ma mère. L’idée de la mort soudain de ma mère dans l’hôpital et dans mon absence m’effrayait énormément. Je pensais qu’il fallait quitter instantanément le sanctuaire pour me rendre à l’hôpital.

Pour peu de temps j’étais plus ou mains réticent de me diriger vers la chambre de ma mère. Peut-être, le garde là-bas ne me permettra-t-il pas d’entrer la porte principale de l’hôpital très tôt au matin. En outre, il ne sera pas raisonnable pour moi de quitter la cellule avant éclusions de l’aube. Néanmoins et à mon étonnement le spectre de ma mère faisait encore une fois son apparition. Le visage de ma mère était tout couvert par le tissu de suaire. Le fantôme s’avançait lentement vers moi. J’avais peur du déplacement du fantôme et je tremblais et même frissonnais. Encore une fois le fantôme avait totalement disparu dans la cellule. A ce moment-là, j’étais presque perdu et j’étais sous l’impression que je perdais la capacité du raisonnement.

es/ Trace
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Peu de clarté de l’aurore pénétrait dans la petite pièce et j’étais capable de constater que la cellule était vide et que j’étais le seul occupant.

J’avais envie d’être immédiatement près de ma mère dans sa chambre dans l’hôpital. L’apparition du spectre de ma mère deux fois et la visite étrange de mon demi-frère et la voisine sorcière me donnait l’impression que ma mère actuellement souffrait et probablement était-elle déjà morte avant être opérée par le chirurgien.

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Le bruit de pas lents me venait du couloir. Probablement les occupants des autres cellules sortaient-ils pour aller quelque part dans le sanctuaire de réclusion.

Ce bruit est devenu de plus en plus haut et intense. Etait-il le temps pour la prière de l’aube et c’était ceux des occupants qui préféraient faire leur prière au sein du sanctuaire de la Sainteté qui produisaient ce bruit.

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Le couloir ne cessait pas d’être la source de toutes sortes de bruit. L’éclaircissement de la gorge et le crachement de la salive étaient le bruit affreux, répugnant et écœurant.

Pour peu de temps l’image de ma mère malade ou peut-être morte ne ma présentait pas car actuellement je m’occupais de savoir ce qui se passait dans le couloir.

J’ai décidé de sortir de la cellule pour me promener et pour explorer la situation dans le seul couloir. La surprise était énorme et inattendue. Un peu loin de ma chambre au fond du couloir je voyais un groupe des occupants des cellules qui entraient dans une pièce dans laquelle des autres étaient déjà présents.

Quand j’étais à la porte de cette pièce je constatais qu’au milieu de cet endroit le corps d’un homme mort était placé sur une table rectangulaire et trois hommes s’engageaient à laver le corps d’un homme barbu de plus de soixante dix ans par de l’eau chaude et le savon.

Il me semblait qu’il était un résident du sanctuaire. Autour de la table du lavage à peu près de sept hommes se tenaient debout et ils récitaient dans une voix basse et en unisson des versets du Livre Sacré.

J’étais informé que l’homme mort, le défunt, sera enterré dans le cimetière au dehors de la grande muraille de la Sainteté. Précipitamment, après la fin du lavage, le corps du défunt était enveloppé par le linceul blanc. Une grande quantité de la poudre de henné était mis partout sur le corps surtout sur le visage.

Je me forçais d’entrer dans la chambre du lavage pour assister de près aux rituels finals de la préparation de l’homme pour la vie éternelle. Personne n’avait remarqué mon entrée et ma présence. Naturellement, tout le monde se consacrait sa pensée sur les dépouilles mortelles de leur collègue.

-Pourquoi lavez-vous le défunt à cette bonne heure du matin? Il aura été plus préférable de faire le lavage tard au matin pour immédiatement l’emmener à la mosquée pour lui faire la prière des funérailles. Demandai-je les hommes encerclant le cadavre.

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-ça est ce qui le défunt avait demandé avant sa mort. Il nous a écrit sa volonté sur un papier car il n’était pas capable de parler. En effet, il a perdu sa voix depuis une semaine. Avant ça il se plaignit du mal abrupt très sévère dans la gorge. Sa maladie et sa mort avaient lieu dans une façon très soudain, comme s’il était étranglé par un monstre féroce ou par une main invisible. Cet occupant mort qui était venu à la zaouia depuis quinze ans refusait catégoriquement de consulter le médecin. Voici, il est mort et il sera enterré dans l’après-midi sans rien savoir à propos de la cause de sa mort ou la nature de sa maladie. Répondit un occupant qui se montrait prêt de donner plus d’information concernant la mort rapide de son collègue.

J’étais frappé par ce que l’occupant me disait. L’homme mort, me raisonnai-je, était un des victimes du monstre de notre temps, le cancer. Le mal, dans son cas, se trouvait dans sa gorge. Sans ambages, c’était le cancer d’essaphugus qui a tué le défunt.

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De près de la table de lavage je fixais les regards sur son cou pour découvrir la vérité. A ce moment-là, je m’imaginais que je voyais vraiment un monstre dévorant le cou de l’homme mort. Tous les hommes autour les dépouilles mortelles du défunt n’avaient pas remarqué des phénomènes extraordinaires. Ils continuaient leur travail avec le corps mort.

Tandis que dans mon cas la scène devant moi me rappelait la condition catastrophique de la maladie de ma mère. Je ressentais que j’avais besoin d’un siège quelconque pour me reposer et pour éviter la possibilité de tomber sur le sol inconscient.

-Pardonnez-moi, monsieur. Je ne comprends pas la nature de sa maladie. Vous dites qu’une semaine après le commencement de la douleur dans la gorge le défunt était morte. Demandai-je.

-Oui, oui, monsieur, au cours des dernières cinq jours le défunt pressentait presque étranglé sauvagement par une main invisible. En effet, il luttait contre un monstre horrible. Riposta le collègue de l’homme mort.

-C’est un phénomène étonnant et inexplicable, je veux dire sa maladie fatale et incurable. Mes amis, c’est le concert. Mes amis, c’est le cancer et rien d’autre. C’est un monstre extrêmement sauvage et impitoyable. Ma mère a été frappée par lui depuis plusieurs années. Elle lutte héroïquement contre lui. Le cas de votre collègue est unique. Votre collège se cédait au monstre sans aucun combat. Rétorquai-je.

Néanmoins, sitôt j’ai fini ma réponse j’étais surpris de voir tous les sept hommes se retirant de la petite pièce de lavage. A vrai dire, il me semblait que chaqu’un s’enfuit de la chambre aussi vite que possible. J’observais que tous les hommes étaient en panique clairement discernable sur leur visage pâle.

Je ne pouvais trouver de justification convaincante pour leur fuite que la peur et la stupéfaction. Je me rappelais de l’attitude honteuse et indigne des gens qui croyaient avec conviction que le cancer est une maladie contagieuse. En me trouvant dans cette situation embarrassante je décidais de quitter la chambre de lavage.

Je me dis que ma mère m’attendait patiemment et que je n’étais pas dans une position qui me permettait de faire quelque chose pour le défunt qui était déjà prêt pour l’enterrement.

Le couloir se vidait de n’importe quel être humain et le silence s’installait partout dans la Zaouïa.

J’étais choqué de témoigner la fuite de l’homme d’un monstre imaginaire comme s’il voulait se sauver de la peste.

Je ne savais pas ce qui se passait à l’homme mort dans la chambre de lavage car j’étais très occupé à penser à ma mère malade dans l’hôpital.

Avant d’aller à ma mère je me disais qu’il fallait se rendre au sanctuaire de la Sainteté pour faire la prière de l’aube. Dans l’Aqsa Mosquée je faisais la prière de l’aube en unisson avec des autres.

Dans peu de temps j’ai fini la prière après sollicitant Dieu de sauver ma mère. Dans mon retour à l’hôpital je me hâtais malgré moi et involontairement comme si quelqu’un me portait sur les épaules ou comme si j’étais en vol avec des ailes à deux côtés de mon corps. Sans savoir comment j’étais miraculeusement dans la chambre de ma mère.

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